L’action du Groupe de la Banque mondiale en Guinée
L’action du Groupe de la Banque mondiale en Guinée s’appuie sur une note de stratégie intérimaire de 2008 et sur une stratégie d’aide-pays arrivée à échéance en 2006, sur fond de dégradation du contexte politique et social. Pendant la période couverte par la stratégie d’aide-pays, le paysage économique de la Guinée s’est détérioré, la croissance marquant le pas tandis que l’incidence de la pauvreté passait de 49 % en 2003 à 53 % en 2007. Le coup d’État militaire de 2008 a entraîné la suspension de l’engagement de l’institution pendant pratiquement trois ans. Sous l’effet conjugué de l’insécurité régionale, du recul des cours internationaux de ses principaux produits d’exportation (matières premières) et des turbulences politiques et sociales, la Guinée s’est retrouvée dans une situation de fragilité semblable à celle que connaissent les pays sortant d’un conflit. L’instabilité politique persistante a certes fortement contraint la croissance, mais d’autres facteurs sont également entrés en ligne de compte, comme le manque d’investissements dans les infrastructures, qui isole des pans entiers de la population et aggrave les inégalités hommes-femmes, avec un enracinement toujours plus profond des pratiques culturelles traditionnelles ; un climat des affaires extrêmement difficile, qui freine l’essor d’un secteur privé performant ; et le développement du secteur minier, qui pousse certaines élites à s’octroyer des rentes, au détriment d’investissements dans l’économie et les institutions. Tout cela contribue à alimenter l’instabilité.
En octobre 2013, le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a examiné une nouvelle stratégie de partenariat pour la Guinée couvrant la période 2014-2017. Cette stratégie appuie le troisième document de stratégie de réduction de la pauvreté, approuvé en mai 2013 par le gouvernement guinéen, et s’articule autour de trois axes : i) améliorer la gouvernance ; ii) stimuler la croissance et la diversification de l’économie et iii) renforcer le capital humain. Le Groupe de la Banque mondiale procède actuellement à l’examen à mi-parcours de cette stratégie dans le but i) d’informer le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque, les autorités nationales et d’autres parties prenantes des progrès réalisés jusqu’ici sur la voie des objectifs de la stratégie et ii) de tirer des enseignements et de mettre en lumière les changements à y apporter pour qu’elle reste pertinente et efficace. Cet examen s’appuie sur l’analyse des portefeuilles et sur les discussions qui ont eu lieu avec les autorités guinéennes et d’autres parties prenantes en mars-avril 2015.
Source: Groupe Banque Mondiale