La mise en œuvre de la stratégie du Groupe de la Banque Africaine de Développement en Guinée sur la période 2005-2009 s’est déroulée dans un contexte difficile de crises internationales et d’instabilité sociopolitique. Les opérations prévues pour 2009 ont été reportées à 2010 et 2011. La Banque a été cependant l’un des rares PTF à ne pas enregistrer d’arriérés vis-à-vis de la Guinée ce qui lui a permis d’atteindre un certain nombre d’objectifs au sein de ses secteurs d’intervention.
- Ces interventions ont couvert :
- (i) la gouvernance, où la Banque a établi avec les autres PTF une matrice conjointe des mesures de finances publiques couvrant tous les aspects de la gouvernance dans le pays et a convenu avec la BM de se focaliser sur un certain nombre de secteurs prioritaires qui ont été soutenues dans le cadre du PADIPOC et du PARCEGEF ;
- (ii) l’énergie où la Banque a deux projets en cours de réalisation pour un montant cumulé de 26,966 millions d’UC (le Projet de Réhabilitation et d’Extension des Réseaux Electriques de Conakry (PREREC) et le Projet d’Electrification Rurale (PER)) ;
- (iii) le transport, où elle finance la route Tombo-Gbessia, principale route urbaine de Conakry et qui constitue la principale liaison entre la capitale, l’intérieur du pays et les pays sans façades maritimes comme le Mali. ;
- (iv) le secteur social, où l’intervention s’est articulée autour de deux projets : le Projet de Développement Social Durable en Haute et Moyenne Guinée (PDSD) et le projet éducation IV ; et
- (iv) l’agriculture où la Banque vient de clôturer trois projets en fin 2010 (projet de développement agricole de la haute Guinée (PADER), le Programme nationale d’infrastructures rurales phase II (PNIR II) et le projet d’hydraulique rurale en haute Guinée (PHR-HG)) et continue à mettre en ouvrer le projet de diffusion du riz Nerica (PDRN).
III. LA NOUVELLE STRATEGIE D’ASSISTANCE DE LA BANQUE SUR LA PERIODE 2012-2016
Le nouveau contexte politique né des élections présidentielles de 2010, marqué par une vision et un cadre stratégique clairs pour les 5 années à venir, la volonté de réformes et de ruptures affichée par les nouvelles autorités ont conduit la Banque à opter pour un DSP complet après le DSP précédent.
La nouvelle stratégie d’assistance de la Banque pour la Guinée 2012-2016 est basée sur deux piliers, à savoir : (i) la gouvernance économique et financière ; et (ii) les infrastructures d’appui au développement.
Dans le cadre du Pilier I «gouvernance économique et financière», la Banque, en conformité avec sa stratégie en matière de gouvernance et celle pour un Engagement renforcé dans les Etats Fragiles, a visé trois objectifs :
Renforcer la gestion des finances publiques : Pour atteindre cet objectif, la Banque s’est
attachée à :
(a) soutenir les réformes qui visent le renforcement des capacités de gestion et de contrôle de l’administration publique, l’assainissement des finances publiques ;
(b) appuyer la réforme du système des marchés publics; (c) renforcer la gouvernance locale à travers le renforcement des capacités des élus locaux, la société civile en matières juridiques, législatives ;
et (d) accompagner les efforts du gouvernement en planification stratégique et d’appui au DSRP III;
Elle a assisté par ailleurs, le Gouvernement dans son effort visant à : (a) se libérer du fardeau de la dette en l’assistant dans le processus menant au point d’achèvement de l’IPPTE. (b) mobiliser des financements externes à travers l’appui à l’organisation de la Conférence des partenaires de la Guinée et (c) le réexamen des contrats de concession miniers avec l’appui de la Facilité africaine de soutien juridique.
Objectif 2. Améliorer la gouvernance dans le secteur extractif à travers le renforcement: (a) du cadre législatif (code minier et pétrolier) et (b) de la chaîne de contrôle à travers l’appui à la mise en œuvre de l’ITIE et au soutien de la facilité juridique africaine lors des négociations des contrats miniers.
Dans le cadre du Pilier II «appuyer les infrastructures d’énergie et de transport », la Banque a poursuivi deux objectifs :
Le Premier, réduire le déficit de production de l’énergie par le développement des infrastructures et de l’interconnexion électrique entre les pays de la-sous-région: Le but est d’améliorer l’accès à l’électricité pour la population et de soutenir le développement du secteur minier, tout en s’orientant via la fenêtre du secteur privé vers la mise en place d’investissements
Le second a consisté à accroître le développement des infrastructures de transport : Pour atteindre cet objectif, la Banque a privilégié également des projets régionaux intégrateurs qui pourront permettre au pays de tirer profit de son positionnement géostratégique central dans la sous-région et d’accroître le volume du commerce avec les pays limitrophes.
Opérations hors prêts : Afin d’approfondir l’analyse et la compréhension des principaux défis du pays et d’alimenter la réflexion stratégique, la Banque a déjà lancé en collaboration avec le PNUD, dans le cadre du premier programme de la FEF, un ensemble d’études économiques et sectorielles couvrant les thèmes suivants :
(i) le profil du secteur privé,
(ii) la vision 2035 de la Guinée,
(iii) l’étude sur les réformes du secteur financier,
(iv) l’étude de faisabilité du cadre PPP,
et (v) l’étude sur les Accords de Partenariat Economique (APE). Dans ce même cadre, la FEF apporte un appui dans les domaines du :
(i) renforcement des capacités de pilotage du DSRP III (2012-2015) ;
(ii) suivi et promotion de la bonne gouvernance ; (iii) renforcement des capacités de mobilisation et de coordination de l’aide.
Par ailleurs, la Banque soutiendra la Stratégie nationale de développement de la statistique (SNDS) et la réalisation du troisième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-III). La Banque prévoit également, via son Guichet du secteur privé et la facilité de soutien juridique, d’appuyer la gouvernance dans le secteur minier. Cet appui passera par : (i) le soutien à l’adhésion de la Guinée à l’ITIE, déjà entamé dans le cadre du PARCGEF ; (ii) le soutien à la réforme du Code minier qui prévoit notamment une participation à hauteur de 15% de l’Etat dans toutes les concessions minières, le renforcement de la transparence et la mise en place de pénalités pour le non-respect de la législation ; (iii) le soutien à la révision des conventions minières ; (iv) l’implication dans l’audit opérationnel des sociétés minières ; et (v) la réalisation d’études économiques et financières des conventions minières (au niveau de leurs valeurs, leurs coûts de production, les prix de transfert, etc.).
En outre, la Banque pourrait mobiliser des ressources supplémentaires sur des fonds fiduciaires pour financer des interventions complémentaires aux secteurs couverts par le DSP 2012-2016 qui sont important pour le développement du pays. A titre d’exemple, l’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural pourrait permettre de préparer une stratégie en la matière. D’autres instruments sont également disponibles : l’Instrument de garantie partielle des risques; le Fonds global pour l’environnement ; la facilité internationale pour le Carbone et le Fonds vert pour l’Afrique.